L’association Rue Coué
Fondée en 1990
Historique
Notre association a été créée en Juillet 1990, afin de constituer une force suffisante pour faire opposition à un projet immobilier de dimensions aberrantes en regard des habitations de la rue.
En effet, le « hasard » a fait courant 1989 que deux petites maisons contiguës, avec jardins à l’arrière (800 m2 au total), ont été mis en vente presque simultanément aux n° 18 et 20 (voir photos) et c’est un promoteur qui a racheté l’ensemble, en projetant d’y implanter un immeuble collectif de 14 logements, avec 12 m de hauteur à l’égout de toiture (gouttière), et plus de 15 m au faîtage (à titre de comparaison, la plupart des maisons de la rue culminent à environ 7 m pour l’égout et 9 m au faîtage). Malgré ces proportions, le service d’urbanisme a délivré le permis de construire le 5 Mars 1990, et nous avons vu apparaître dès le lendemain le panneau officiel sur la porte du n° 20, alors que nous ne savions pas grand-chose sur le projet.
Dans les jours qui ont suivi, plus d’une cinquantaine de personnes (surtout de la rue Coué, mais aussi des rues Jeanne d’Arc, Général Fabvier, et Maréchal Juin) ont manifesté leur désaccord, et nous avons rapidement adressé à la mairie une pétition avec une bonne trentaine de signatures, demandant l’annulation du permis de construire, ou du moins une diminution sensible de la hauteur du bâtiment envisagé. Sans réponses satisfaisantes, et le temps qui passait (nous n’avions que 2 mois pour réagir, soit jusqu’au 5 Mai ; au-delà, toute réclamation serait restée sans effet), nous avons lancé une procédure devant le tribunal administratif, pour les motifs concernant la hauteur, mais aussi la sécurité, la surface insuffisante du parking, et la destruction des espaces verts. Le permis de construire ainsi bloqué, nous avons enfin pu engager un dialogue constructif avec la mairie.
Monsieur André Rossinot, maire à l’époque, est venu sur place début Juillet, et a reconnu que le projet envisagé n’était effectivement guère adapté avec l’endroit, surtout dans la partie étroite de la rue, large de 4 m de mur à mur. Il s’est engagé à faire pression sur le promoteur, afin de réduire sensiblement le projet.
Quelques jours après, nous avons déposé à la préfecture les statuts de l’association (loi 1901), sous le nom de « Sauvegarde du quartier Emile Coué ». Par la suite, l’immeuble envisagé étant réduit d’un étage, avec 10 logements au lieu de 14, Monsieur Rossinot nous proposa, en échange de la gêne liée au futur chantier, de faire rénover la rue (du moins la partie étroite, publique) après la construction de l’immeuble, d’une part en créant une placette de stationnement en lieu et place d’une vieille maison insalubre (qui était jadis (début 1900) le logement du personnel de service du Dr. Emile Coué), d’autre part en améliorant les réseaux souterrains et le revêtement de la chaussée.
Finalement, et après discussions entre riverains, nous avons donné notre accord à ce nouveau projet, et arrêté notre requête au tribunal. Les travaux de l’immeuble ont commencé au printemps 1991, et se sont achevés vers la fin 1993. Les trávaux de voirie ont été réalisés conformément à l’engagement du maire, en plusieurs étapes, jusqu’à fin 1995.
Après deux années de calme relatif, l’association est confrontée à un nouveau problème immobilier. Monsieur Virot, chauffagiste, résidant au 19 rue Fabvier, met en vente le bâtiment industriel situé entre son domicile et la rue Coué, la façade de ce bâtiment se trouvant pratiquement en face de la placette de stationnement récemment créée. Heureusement pour notre association, c’est le même promoteur qui se porte acquéreur, et qui, pour éviter les désagréments liés à l’immeuble du 18-20, propose d’y implanter un immeuble de hauteur modérée, assez conforme à celles des maisons voisines. Nous n’avons cette fois aucune raison pour faire opposition à ce projet, hormis sur quelques points de détail. Le permis de construire est accordé par la mairie fin 1998, ainsi que le permis de démolition du bâtiment préexistant. Les travaux débutent au printemps 1999, et se terminent en 2001.
Durant toutes ces années, l’attention de notre association était donc portée principalement sur les questions relatives à la partie étroite et publique de la rue, les constructions nouvelles en priorité, mais aussi l’état de la rue, le stationnement des véhicules, la vitesse de circulation et la sécurité, notamment pour les enfants et les piétons, qui marchent plus volontiers sur la rue que sur le trottoir, trop étroit et malaisé. Nous avions souvent des contacts, sur place ou à la mairie, ou dans le cadre de la commission de quartier, avec les responsables de l’urbanisme et de la voirie.
Par la suite, les questions relatives à la partie étroite de la rue étant réglées, l’association a porté son attention sur la partie large et privée de la rue, notamment sur l’état de la chaussée, fortement dégradé suite à la circulation fréquente de gros poids lourds chargés de matériel sanitaire ou de chauffage qui venaient d’Alsace ou d’Allemagne, pour livrer ce matériel à une société implantée dans le bâtiment actuellement occupé par la PJJ. En effet, il arrivait fréquemment que ces poids lourds fortement chargés crèvent les canalisations d’eau par endroits, obligeant les services de la ville à intervenir rapidement car le sens de circulation implique que c’est la partie large qui permet d’accéder à la partie étroite (concrètement, il fallait faire un trou pour dégager le tuyau percé, changer quelques mètres de tuyau, puis reboucher ; à certaines périodes, cela recommençait un peu plus loin ; au total, il y a eu au moins 3 ou 4 épisodes en deux ans). Le problème a réellement pris fin quant la société a quitté les lieux pour s’installer rue de Phalsbourg. La réfection de la rue ne semblait cependant pas prioritaire pour la mairie, au motif que cette portion de rue était privée.
Concrètement, chaque propriétaire dispose de la moitié de la rue, sur une longueur correspondant à la façade de la maison. Devant notre insistance, la mairie a lancé une enquête, pour savoir si les propriétaires concernés accepteraient ou non de céder au domaine public leur moitié de rue. Les résultats de cette enquête restant décevants (près d’une quinzaine de réponses étant négatives), la mairie a décidé de modifier le cadastre, en divisant chaque parcelle en deux parties, d’une part la moitié de la rue, d’autre part la maison avec ses dépendances, dans le but de faire préemption sur la moitié de rue à l’occasion des reventes. Finalement, la rue a néanmoins été rénovée quelques années plus tard, vers 2010.